Sandrine Dumazer
L'écoute
Savoir écouter…
Parler est un besoin, écouter est un art
Goethe

Etre un bon écoutant implique d’observer des attitudes de base :
Savoir-être :
-Il s’agit certes de faire preuve de respect, de non-jugement et de tolérance, mais également de disponibilité (disponibilité intérieure : être capable de se taire/ extérieure : être dans le moment présent).
-L’humilité et l’humanité (renvoie au fait d’avoir un intérêt pour l’humain) sont indispensables, de même que l’authenticité (être cohérent entre l’extérieur et l’intérieur), et la simplicité.
-L’empathie (capacité d’entrer dans le monde de l’autre sans s’y perdre ou se substituer à lui) est une attitude clef essentielle.
-Trouver la juste distance (ni trop éloigné ni trop proche de l’écouté).
Attention à ne jamais imposer le toucher : on pense parfois que mettre sa main sur celle de l’autre peut signifier que l’on se sent proche de lui, qu’il peut avoir confiance. Il vaut mieux éviter (pourrait se sentir « coincé ») et passer sa main dessous celle de l’autre (il peut se libérer plus facilement) ou mettre sa main à côté de la sienne (il peut la prendre s’il le désire).
-Lorsque la personne écoutée a fini de se livrer, respecter 10 secondes de silence (se taire jusqu’au bout) permet l’écho de ce qui vient d’être livré.
Savoir-faire :
-L’utilisation réfléchie et subtile de certains outils, comme l’observation, la reformulation, ou certaines attitudes non verbales (attention : il s’agit d’être souple dans le regard ; ce dernier peut être trop lourd à supporter → ne pas fixer) sont nécessaires.
-Il s’agit de savoir formuler des questions ouvertes (préférer « qu’est-ce qui fait que… » au « pourquoi »).
-« Qu’est-ce qu’il y a de plus difficile pour toi/vous ? » à quelqu’un qui parle beaucoup, pour qui rien ne va ou qui voit tout en noir…
-Le fait de demander des précisions à l’autre permet d’éviter de projeter ses propres définitions sur celles de la personne écoutée. Il importe de se relier à l’autre mais dans son monde !
Attention : quand une personne se livre en profondeur, il importe de toujours la remercier de la confiance qu’elle nous porte (ce qui va lui permettre notamment de se sentir valorisée et de conscientiser ce qu’elle vient de faire).
Quelques pièges dans l’écoute :
Donner son avis ou partager sa propre expérience (volonté parfois de montrer à l’autre que l’on est bien placé pour le comprendre car on a vécu des événements similaires aux siens) peut induire chez l’écouté l’impression que l’on inverse les rôle
s.
Certaines personnes ayant été mal écoutées par le passé peuvent être dans la retenue par peur de saturer leur écoutant (d’où la nécessité d’être dans l’accueil et l’ouverture et de se centrer sur la personne – pour plus de détails sur le sujet, se référer à l’approche humaniste de Carl Rogers).
Attention de ne pas tomber, en tant qu’écoutant dans le rôle de sauveur et d’attribuer à l’autre un rôle de victime (cela renvoie au célèbre triangle de Karpman selon lequel nous sommes tout à tour le bourreau, la victime et le sauveur de l’autre). Tant que nous nous positionnons comme le sauveur de l’autre, nous le maintenons dans son rôle de victime.
Il ne s’agit pas de le sauver, mais de l’accompagner (accompagner quelqu’un, dans sa définition initiale, c’est aller avec l’autre sur SON chemin).
Jean Philippe Roussac - Psychologue - Loriol du Comtat
https://www.psychologue-jean-philippe-roussac.fr/