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  • Photo du rédacteurSandrine Dumazer

Sur le cannabis


Sur le cannabis …


La France arrive aujourd’hui au premier rang européen de la consommation de cannabis. Plusieurs raisons peuvent pousser certains individus à consommer du cannabis et à entrer dans une forme plus ou moins aigüe de dépendance.

Pour pouvoir arrêter de consommer, il est alors important et utile de comprendre pourquoi l’on fume.

• On peut fumer par simple plaisir, pour se détendre. On peut ainsi en venir à oublier progressivement que l’on peut éprouver du plaisir et se relaxer par d’autres moyens (écouter de la musique, aller au cinéma, faire du sport, etc).

• On peut fumer également pour faciliter ses relations aux autres, être intégré à un groupe… Beaucoup de consommateurs réguliers estiment cependant qu’avec le temps, la qualité des relations et de la vie sociale en général se détériore (arrêt des activités que l’on aimait pratiquer auparavant, certains amis s’éloignent, les discussions tournent presque exclusivement autour du produit et de ses dérivés…).

• Enfin, fumer peut-être un moyen de tromper l’ennui ou d’éviter de faire face aux problèmes (stratégie d’évitement).

Le fait de vouloir s’arrêter constitue une réelle démarche positive. De multiples raisons sont invoquées par les consommateurs, les anciens consommateurs, les chercheurs et les professionnels de santé pour inciter les consommateurs à arrêter.

Les raisons liées à la santé

-des problèmes de concentration et de mémoire pouvant avoir un impact sur la vie scolaire ou professionnelle ;

-des maladies respiratoires comme des bronchites chroniques ;

-des risques accrus de développer des cancers (bouche, gorge, poumons : la fumée de cannabis contient + de goudron que la fumée de cigarettes) ;

-des troubles psychiatriques chez les personnes vulnérables ;

-une augmentation des symptômes chez les sujets qui souffrent déjà de problèmes de cœur, d’asthme, de bronchite ;

Par ailleurs, de plus en plus de consommateurs rapportent des crises d’anxiété, des crises de paranoïa, des “bad trips”, des troubles du sommeil, des signes de dépendance (difficultés à contrôler ou à arrêter sa consommation)…

Les raisons liées à la vie sociale

Si, dans un premier temps, le cannabis semble faciliter les relations aux autres, il peut, à terme, nuire à la qualité de la vie amicale, familiale, scolaire ou professionnelle (vie sociale liée essentiellement avec d’autres fumeurs; disputes chroniques avec les proches, reproches…)…

Les raisons financières et les raisons liées à la loi (peur de se faire arrêter par la police, d’être considéré(e) comme un(e) trafiquant(e), de recourir à des moyens illicites pour financer la consommation…).

• Certaines personnes réussissent à arrêter de consommer d’un coup. Chaque situation est cependant propre à chacun (fréquence de la consommation, durée, âge, contexte social, affectif…)

• Si l’arrêt brutal est impossible, il peut être utile de se fixer de plus petits objectifs (planifier par exemple un arrêt de trois jours, reprendre et s’arrêter 3 jours à nouveau…). Essayer de repérer les moments où l’on fume sans envie (pour lutter simplement contre l’ennui par ex) : s’arrêter de fumer dans ces moments-là est déjà une démarche positive.

Quelle que soit la méthode, les accidents de parcours ou les rechutes sont toujours possibles. S’arrêter de fumer implique de se confronter à son propre désir de fumer. Il s’agit de se battre contre une partie de soi-même.

Arrêter brusquement ou plus lentement après une certaine période est une décision que seul le consommateur en question est apte à prendre.

Certaines astuces peuvent aider le consommateur à arrêter s’il en a réellement envie :

- définir le jour “J” et s’y tenir;

- trouver de nouvelles activités et centres d’intérêts ;

- éviter si possible les situations au cours desquelles l’on fume généralement ;

- chercher de l’aide auprès d’un proche, d’un professionnel, etc.;

- s’arrêter avec un ami ou une amie ;

-changer ses habitudes alimentaires en choisissant de la nourriture saine, pratiquer un sport ou aller à la rencontre de nouvelles personnes, pour changer d’environnement, peuvent permettre de pallier au manque (dans une certaine mesure) ;

-il peut être intéressant d’évaluer le nombre de personnes qui ne fument pas autour de soi (la plupart ne consomment pas de cannabis) ;

-demander à quelqu’un en qui l’on a pleine confiance de nous écouter lorsque nous avons besoin de parler de votre nouvelle vie sans cannabis. Un simple “Bien joué !”, “Continue comme ça !” peut renforcer la décision d’arrêt. Ne pas hésiter à demander de l’aide auprès de professionnels…

La gestion du manque est délicate. On peut se sentir « bizarre » quelques jours après le jour J. Il existe des symptômes de manque associés à l’arrêt du cannabis (c’est le processus normal d’élimination du produit de l’organisme). Les effets du manque les plus fréquent sont l’anxiété, l’irritabilité, les humeurs perturbées, les tremblements, les troubles du sommeil, les nausées…

Les rechutes surviennent souvent lorsque l’on s’y attend le moins, par exemple lorsque l’on se sent vraiment bien et fier(e) de soi-même. Alors la tentation de fumer peut émerger, à la fois comme une façon de se tester soi-même ou comme une récompense. Certaines personnes se lâchent alors complètement et fument frénétiquement. Il s’ensuit généralement une forte culpabilité. Une rechute n’est cependant pas un échec. Cela peut faire partie du parcours. Il s’agit alors de comprendre et d’essayer de travailler sur ce qui n’a pas marché (Dans quelle situation j’étais pour être amené(e) à rechuter? Qu’est-ce que je recherchais en re-consommant? Qu’est-ce que j’aurais pu faire différemment?...).

Pour s’informer, pour être aidé :

Drogues Info Service 0 800 23 13 13 www.drogues-info-service.fr

OÙ SE RENSEIGNER ET DEMANDER DE L’AIDE LIEUX D’ACCUEIL LES CONSULTATIONS JEUNES CONSOMMATEURS

Sur l’ensemble du territoire, un réseau de consultations destinées aux jeunes consommateurs (y compris les mineurs) de produits tels que le cannabis, l’alcool, le tabac ou la cocaïne, et à leur famille, est à votre disposition. Les consultations sont gratuites et garantissent la confidentialité. S’agissant de l’usage de stupéfiants, les personnes qui se présentent spontanément peuvent demander à bénéficier de l’anonymat, conformément à l’article L. 3421-4 du Code de la santé publique.

Ces consultations, permettent:

• d’effectuer un bilan des consommations ;

• d’apporter une information et un conseil personnalisé aux consommateurs et à leur famille;

• d’aider en quelques consultations à arrêter la consommation;

• de proposer un suivi et un accompagnement à long terme lorsque la situation le justifie.

Jean Philippe Roussac - Psychologue https://www.psychologue-jean-philippe-roussac.fr/


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